Chaque année, à l’arrivée des beaux jours, entre le Pic du Midi d’Ossau en Béarn et la forêt d’Iraty au Pays Basque, les brebis transhument vers les pâturages d’altitude – les estives – jusqu’à 2000 mètres. Les montagnes offrent des pâturages d’une grande richesse à leurs brebis !
La transhumance participe à l’entretien des montagnes et des coteaux pyrénéens et crée une harmonie avec l’environnement qui contribue à la protection des paysages, à la diversité de flore et à la qualité des pâtures
Si le fromage Pur Brebis Pyrénées traverse avec succès les siècles, c’est parce qu’il est conçu par des hommes et des femmes engagés et passionnés. Rencontre de Jean- Marc SALIES, berger et producteur de fromages Pur Brebis Pyrénées qui raconte l’étape cruciale de l’élevage de brebis : la transhumance.
Comment définissez-vous la transhumance ? A quoi sert-elle ?
Jean-Marc : « Il s’agit d’un déplacement saisonnier d’un troupeau vers une zone où il pourra se nourrir. C’est une mesure de prévoyance pour l’hiver. Sur les prairies du piémont, au repos pour quelques mois, nous reconstituons les stocks de fourrage nécessaires pour alimenter les brebis en période hivernale.
Cette tradition pastorale permet d’obtenir des fromages au lait de brebis exemplaires et représente une activité précieuse pour les montagnes des Pyrénées. Son rôle est crucial tant pour l’élevage que pour l’environnement : entretien et mise en valeur des paysages et des pâturages, respect des écosystèmes et de leur diversité, maintien d’une structure économique et sociale, bon équilibre de la faune et de la flore de nos montagnes ».
Quand a-t-elle lieu ?
Jean-Marc : « La période de transhumance se déroule généralement entre fin mai et le mois de septembre, selon les années. Plus que jamais, cet intervalle représente une étape essentielle de la fabrication des fromages Pur Brebis Pyrénées. Chaque année, cet événement rassemble toutes les familles et toutes les communautés de la vallée : les bergers et brebis quittent leurs villages de nuit, accompagnés par leurs proches sur les premiers kilomètres, avant d’arriver sur les sommets à l’aurore.
Toute la nuit, les bergers et leurs troupeaux s’orienteront en direction des hauts plateaux pyrénéens, en quête d’une herbe tendre et jeune, escortés par leurs chiens appelés « patous » ou « labrits. La transhumance reste ma période préférée car nous sommes en symbiose avec nos bêtes ! »
Quelles sont les différentes étapes de la transhumance ?
Jean-Marc : « La première étape se situera à environ 500 – 600 mètres d’altitude : les pâturages sont en effet plus verts et plus tendres, mais ces zones s’épuisent vite. Avec l’arrivée des beaux jours, nous dirigeons nos troupeaux vers de plus hauts plateaux, que l’on surnommera « les estives », dotés d’une végétation dense et variée. Au Pays Basque, ces estives se situent entre 900 et 1700 mètres d’altitude, en Béarn, l’altitude de ces hauts plateaux varie entre 1200 et 2200 mètres. C’est alors que démarre la fabrication des fromages d’estives. Pendant cette période d’estive, la traite a lieu deux fois par jour, matin et soir en plein air. Les bergers et leurs troupeaux se partagent des petits chalets de montagnes, appelés « cuyalas » en Béarn et « cayolars » au Pays Basque. Ces cabanes seront leur lieu de vie pendant plus de quatre mois et leur permettront de démarrer la production des fromages qui seront vendus sur les marchés dès leur retour, en septembre ».
Merci Jean Marc.