Il n’y a pas que la cuisine dans la vie. L‘actualité étant ce qu’elle est, je ne sais pas vous, mais moi j’ai mon compte de mauvaises nouvelles pour un moment. J’ai besoin de distraction, d’évasion. J’ai même zappé hier du documentaire sur la malbouffe de Arte [Notre poison quotidien], qui pourtant m’intéressait, pour regarder X Factor, histoire de ne pas devenir complètement zinzin.
Vous voyez le niveau ?
Remarquez je suis quand même hyper documentée sur le sujet de la malbouffe, il faudra que je vous fasse un récap de tout ce bazar si cela vous intéresse.
Je dois quand même être un peu maso, parce que malgré l’actualité très lourde du weekend, je me suis plongée avec délices dans Le Chemin qui menait vers vous, un roman d’anticipation tout à fait captivant co écrit par William Réjault et Laurent Latorre.
J’aime beaucoup les livres de William, j’ai eu l’occasion de vous parler déjà de deux d’entre eux : Maman, est ce que ta chambre te plait ?, un livre témoignage sur la vie en maison de retraite, et La Chambre d’Albert Camus et autres nouvelles où il racontait son quotidien d’infirmier. Un type bien dirait Benjamin Paulin. Quand j’ai vu qu’un nouveau sortait, je l’ai tout de suite acheté.
Mais je m’égare, revenons au livre. Je vous ai dit roman d’anticipation mais au vu des évènements de ces dernières semaines je me demande si ce n’est pas plutôt un roman réaliste.
Le pitch :
Le livre commence en avril 2017. Nicolas Sarkozy est assassiné, c’est le début du chaos en France : plus d’énergie, quasiment plus de pétrole, plus de moyens de transports, plus d’internet, plus vraiment d’approvisionnement en nourriture, plus rien. La vie quotidienne devient extrêmement angoissante pour les habitants, coupés du monde, coupés de toute information et devant se débrouiller avec les moyens du bord. Le héros Guillaume et son amie Laure, décident donc de quitter Paris à pied, pour se rendre dans le Sud Ouest, espérant là bas une vie meilleure. 3 personnages vont se joindre à eux pour un road trip à travers la France en déroute.
Le livre qui vient de paraitre est tout à fait palpitant. J’y ai retrouvé mes peurs et mes angoisses d’un lendemain qui ne chante pas vraiment, d’une France à la limite de la rupture, qui redécouvre l’effort et la vraie vie : devoir marcher pour se déplacer (oubliés le train, la voiture), devoir cultiver pour manger (les rayons des supermarchés sont vides) … Un livre qui nous donne à réfléchir sur notre capacité d’adaptation, de réaction et notre dépendance à la technologie.
C’est passionnant, réaliste, prophétique ?, les personnages attachants, un vrai bon moment de lecture !
Le roman était déjà sortie en version Iphone (1er roman participatif et interactif) mais j’avais eu un peu de mal à accrocher à une histoire par épisodes. Là, en mode livre, j’ai adoré.
Le Chemin qui menait vers nous – William Réjault, Laurent Latorre – Robert Laffont – 19€
Enjoy !
Si tu veux, j’ai fait un compte-rendu du docu d’hier sur Arte, je suis trop généreuse : http://www.bentoblog.fr/hier-jai-regarde-notre-po…
@Ktycat : j’ai regardé le début quand même 🙂 Mais il y a un truc qui m’a gênée, le même qui m’avait déplu l’autre jour quand je l’ai entendu sur France Inter.
Ce livre me rappelle « Ravage » de Barjavel avec le concept de la civilisation qui part en miettes et les héros qui vont vers le Sud de la France dans l’espoir de se refaire une vie basée sur le dur labeur.
@Veerniliel : oui, tout à fait
Billet sponso?
Encore !!!!
@ELodie : Pardon ? T’es tombée sur la tête ou bien ? Les bras m’en tombent !
Je l’ai lu. Il m’a aussi fait penser à ravages.
Bonjour, je suis le lol qui passe…
(euh les réponses croisées c’est parfois alambiqué, je suis lol rapport à ton tweet) (oui c’est plus rigolo de répondre ici que sur twitter ;o))
(les réponses croisées ne sont pas toujours cohérentes) (en fait là je réponds à ton tweet) (oui c’est plus rigolo de répondre là que sur tweeter, je te rappelle que je suis le lol sur ce coup là ;o))
Quel roman ! (le scoop, on est sûrs que Sarko ne sera pas élu en 2017 :-))
Dans le contexte actuel, lire ce livre doit vraiment faire ressurgir nos angoisses ! Je pense qu’on prend conscience que tout tient à peu de chose pour qu’elles se réalisent… Dans le même genre cela me fait penser à « La route », excellent livre sur le monde post-apocalyptique (il y a eu un film aussi… mais l’écriture du livre et l’imagination qui en découle sont beaucoup plus percutants) Et dans la série des visionnaires, je ne peux m’empêcher de penser à « 1984 » …
Suis intéressée et je veux bien que tu nous fasses un billet recap sur la malbouffe, tu es surement à même d’en savoir plus que nous (du moins que moi), pas eu le courage non plus de regarder arte hier mais j’ai enregistré. J’ai entendu aussi bcp de bien du livre de William Rejault & Laurent Latorre, merci de nous en parler et j’ai justement un cadeau à faire…
Ah, me reste à attendre qu’il arrive à Dakar celui-là aussi. (tap tap tap des doigts sur la table)
Je ne connaissais pas cet auteur, merci pour la découverte!
Ça m’intéresse bien ces sujets. J’ai adoré Barjavel, j’en ai lu plusieurs à la suite du coup, c’est absolument fascinant les questions qu’il pose.
Je vais aller jeter un coup d’oeil sur la version iphone 🙂
Merci de nous faire découvrir ce roman, après avoir lu ton article, j’ai très envie de le lire !! bises
tu donnes envie de lire ce livre qui correspond à mes préoccupations du moment;
cependant l’intrigue que tu résumes ressemble étrangement à celle de « RAVAGE » de René Barjavel (écrit, je crois dans les années 40)
Merci Anne , il y a des jours effectivement où un roman s’il est assez costaud peut servir d’abri anti atomique , je crois que je vais me l’offrir celui là 🙂
et puis moi aussi j’en ai ras le bol de cette avalanche de mauvaises nouvelles , alors pour la récap. concernant l’émission soporifique d’Arte (je me suis endormie devant ) je ne dis pas non mais tu pourrais pas nous la faire en chantant.. s’te ‘plait s’te plait st’e plait.:D
ayé ..j’ai trouvé mon air du temps chez Brassens evidemment..
« Honte à cet effronté qui peut chanter pendant
Que Rome brûle, ell’ brûl’ tout l’ temps…
Honte à qui malgré tout fredonne des chansons
A Gavroche, à Mimi Pinson.
En mil neuf cent trent’-sept que faisiez-vous mon cher ?
J’avais la fleur de l’âge et la tête légère,
Et l’Espagne flambait dans un grand feu grégeois.
Je chantais, et j’étais pas le seul : « Y a d’ la joie ».
Et dans l’année quarante mon cher que faisiez-vous ?
Les Teutons forçaient la frontière, et comme un fou,
Et comm’ tout un chacun, vers le sud, je fonçais,
En chantant : « Tout ça, ça fait d’excellents Français ».
A l’heure de Pétain, à l’heure de Laval,
Que faisiez-vous mon cher en plein dans la rafale ?
Je chantais, et les autres ne s’en privaient pas :
« Bel ami », « Seul ce soir », « J’ai pleuré sur tes pas « .
Mon cher, un peu plus tard, que faisait votre glotte
Quand en Asie ça tombait comme à Gravelotte ?
Je chantais, il me semble, ainsi que tout un tas
De gens : « Le déserteur », « Les croix », « Quand un soldat ».
Que faisiez-vous mon cher au temps de l’Algérie,
Quand Brel était vivant qu’il habitait Paris ?
Je chantais, quoique désolé par ces combats :
« La valse à mille temps » et « Ne me quitte pas ».
Le feu de la ville éternelle est éternel.
Si Dieu veut l’incendie, il veut les ritournelles.
A qui fera-t-on croir’ que le bon populo,
Quand il chante quand même, est un parfait salaud ? »
ça fait du bien .:)
Brassens, la classe 🙂
J’avais adoré la version iPhone, ya pas à tortiller, il faut que je m’achète la version papier !
pareil, Ravages en première pensée !!