Hier je vous ai expliqué comment le liège était récolté. Voici maintenant ce qu’il se passe une fois l’écorce arrivée à l’usine. A noter qu’entre le moment de la récolte en avril – mai et le traitement final des produits en avril, il faudra un an de travail pour produire un bouchon.
Le repos
Après l’écorçage, les planches de liège sont empilées dans des aires spécifiques au sein des usines de transformation. Elles y resteront exposées à l’air libre, au soleil et à la pluie pendant au moins 6 mois.
Toutes les piles sont tournées suivant des règles précises et très strictes définies par le fameux Code International des Pratiques Bouchonnières dont je vous ai parlé hier. Pendant cette période de repos, la maturation de la matière première a lieu et le liège se stabilise. Ces planches sont ensuite triées selon leur qualité visuelle et leur épaisseur. C’est au cours de ce triage que sont éliminées les planches présentant des défauts majeur.
Le bouillage
Le bouillage des planches est l’une des étapes les plus importantes de la phase de préparation du liège. Comme son nom l’indique, les planches sont plongées dans de l’eau propre en ébullition pendant une heure minimum.
L’objectif est :
- de nettoyer le liège
- d’en extraire les substances hydrosolubles
- d’augmenter leur épaisseur et ainsi réduire la densité
- de rendre les planches plus souples et élastiques.
La stabilisation
Après le bouillage a lieu la stabilisation du liège. Ce n’est qu’après cette période qui dure de 1 à 3 jours que se fait la sélection des planches. Ce temps de repos sert à aplanir les planches et à permettre leur stabilisation dimensionnelle.
Découpe et tubage
Apr!s la stabilisation, les planches de liège sont coupées en bande d’une largeur légèrement supérieure à la longueur du bouchon à fabriquer. Elles sont ensuite perforées à l’aide d’une tubeuse. Cette étape peut être manuelle ou semi automatique. L’emporte-pièce permet d’obtenir le fameux cylindre dont la forme nous est si familière.
Rectification et sélection
Après le tubage, les bouchons sont à nouveau retravaillés pour obtenir exactement les dimensions souhaitées. Une fois produits, on passe au triage automatique ou au contrôle visuel. Les bouchons sont alors séparés en plusieurs catégories selon leur apparence et le nombre de lenticelles (les pores du lièges, sur la surface).
Lavage, séchage et colmatage
Après la rectification, les bouchons sont lavés et désinfectés puis séchés et éventuellement colmatés. Cette dernière étape consiste à remplir les lenticelles avec un mélange de colle et de poudre de liège résultant de la rectification des bouchons naturels. Il permet d’améliorer l’apparence des bouchons et surtout d’obtenir une meilleure étanchéité.
Marquage
On passe ensuite à l’étape de personnalisation en fonction du cahier des charges du client. On peut marquer à l’encre ou au feu.
Traitement de surface
Les bouchons sont traités à la paraffine et/ou au silicone afin de faciliter l’introduction et le débouchage par le consommateur.
Emballage
Il ne reste plus qu’à emballer dans des sacs avec un gaz de conditionnement. Celui-ci est nécessaire afin d’éviter un milieu propice au développement bactériologique. C’est l’étape finale de production des bouchons qui sont ensuite envoyés chez les embouteilleurs.
Pendant tout ce processus, des contrôles qualités permanents seront effectués à tous les niveaux, et notamment pour rechercher le TCA, à l’origine du goût de bouchon.
A noter qu’il existe toutes sortes de bouchon pour le vin ou le Champagne et même des bouchons de liège colorés. En fait il s’agit de bouchons en liège aggloméré, plutôt destinés à des vins à rotation rapide, à boire dans les 18 mois. Le positionnement est assez similaire à celui des bouchons plastiques, mais avec les qualités d’obturation du liège. Ici il s’agit de la gamme Advantec produit par Amorim.
Voilà, peut être que vous regarderez votre bouchon différemment et que vous penserez à toutes ces étapes la prochaine fois que vous prendrez l’apéro !
Merci à Miss Vicky Wine et à Planète liège pour l’organisation de ce Vinocamp au Portugal. Merci à Amorim de nous avoir accueillis.
Enjoy !
[…] complication de cette histoire de bouchons et opter pour le bouchon, ce produit de luxe. La fabrication des bouchons en liège. Bouchons de liège Hier je vous ai expliqué comment le liège était […]
quand un vin débouché sent le bouchon, de quoi s’agit-il? il parait que cela vient d’une maladie du liège, en sais-tu plus?
quand un vin sent le bouchon, de quoi s’agit il?
@Odile : Ca vient des TCA. Attend je te cherche le lien de l’article où j’étais allée en catalogne là dessus
Voilà Odile,c’est dans cet article, tout en bas https://www.papillesetpupilles.fr/2012/08/les-bouchons-en-liege-de-larbre-a-la-bouteille-en-passant-par-le-gout-de-bouchon.html/
Je ne me doutais pas qu’il y avait tant d’étapes dans la fabrication de ces petits bouchons … merci pour les explications !
avec plaisir Argone
Merci pour ce reportage utile, bien fait clair et précis
Avec plaisir 🙂
Bonjour,
Merci pour cet article très instructif. J’aime beaucoup vos photos. Pourrais-je les utiliser ?
Merci d’avance,
Bonjour France,
Merci. Pour les photos ce n’est pas possible, elles ne sont pas libres de droit. Bonne soirée
Bonjour,
Merci pour votre réponse rapide.
Savez-vous si nous pouvons acheter les droits ? Elles ne seront pas revendues mais affichées.
Bonne journée
Bonjour France; Explique moi par mail ce que vous souhaitez exactement. Quel en sera l’usage exact, combien d’exemplaires, print ou web, bref, tout ce qui est nécessaire. Merci. Mon adresse mail est anne@papillesetpupilles.fr
merci beaucoup pour ce joli reportage
des idées de comment recycler les bouchons ?
Coucou Domie
Non pas d’idées précises mais je suis sûre que tu pourras en trouver sur Pinterest par exemple 🙂
peut-on faire des bouchons en liège maison en comprimant de la sciure de bois ?
Je ne pense pas
Oui j’en ai quelques un 🙂
Je trouve ça rigolo en fait pour des bouteilles de tous les jours. Je ne vois pas cela forcément sur un grand cru mais je trouve ça fun 😉
Très instructif ! Merci, je partage …
Et bien non, je l’apprends. Pourtant mon mari travaille chez un caviste …
avec plaisir 🙂
Pas passionnés, pas passionnés… J’étions même pas au courant didonc ! 😀 Super intéressant. C’est comme la fabrication de la levure quand on mange de la brioche, on n’a aucune idée de tout le travail que ça représente !
je taquine je taquine 🙂
Je trouve très intéressant, je ne connaissais pas les étapes pour arriver au résultat final. Merci de nous faire partager vos connaissances.
Merci Elen 🙂
Ohhh c’est joliiii !!!!!