L’histoire se passe au Château d’Arsac, à quelques kilomètres de Bordeaux. Le propriétaire du château, Philippe Raoux a eu cette idée un peu folle de confier chaque année une dizaine d’hectares de son vignoble à un vinificateur de renom et de lui laisser carte blanche pour produire le vin qu’il veut, hors de toute contrainte.
- Tu veux cette parcelle ? Pas de problème !
- Tu veux qu’on enlève une partie des grappes de raisins ? Pas de problème !
- Tu veux qu’on sorte les barriques la journée et qu’on les rentre le soir ? Pas de problème !
Bref.
La volonté derrière cette expérience est de prouver qu’un vin c’est bien sur un terroir, une vigne mais surtout une histoire d’hommes (ou de femmes). En effet on achète un Bordeaux ou un Bourgogne, un Cabernet plutôt qu’un Chardonnay mais quid de l’homme qui l’a fait ?
En cuisine, si l’on veut comparer, c’est plutôt l’inverse. On parle certes des légumes de Joël Thiébault ou des agrumes de chez Bachès, mais la star reste quand même Jean François Piège ou William Ledeuil.
Vous voyez le truc ? 😉
Re bref.
Depuis 2005, ce sont donc les stars mondiales de la profession qui se sont succédées pour laisser libre cours à leur créativité, à leurs envies.
Michel Rolland, le magicien a inauguré le concept. Il a été suivi de Denis Dubourdieu, le professeur, Andrea Franchetti, le poète Toscan, Stéphane Derenoncourt l’autodidacte, Eric Boissenot le Médocain, Zelma Long, la scientifique californienne et Susana Balbo, la virtuose argentine.
Peut être ces noms ne vous disent-ils rien mais ces winemakers vinifient dans le monde entier. Ce sont les Zidane, les Karl Lagerfeld, les Alain Ducasse dans leur domaine.
Le résultat, ce sont 30 000 bouteilles produites chaque année, et la sortie en ce moment d’un coffret très hollywoodien des 6 premières saisons.
J’ai eu la chance de déguster ces vins à la propriété, l’endroit est magnifique.
A la dégustation, même si l’effet millésime joue, il est étonnant de voir comment les vins peuvent être hétérogènes, même pour une néophyte comme moi. J’en ai aimé certains, d’autres moins.
Pour Philippe Raoux ou Patxi Miguel, le directeur des vignobles, cette expérience amène une ouverture d’esprit, un partage de connaissances et de pratiques. Cet automne, ce sera au tour de la première femme vinificatrice zoulou, Ntsiki Biyela, de venir d’Afrique du Sud à Arsac pour tenter elle aussi l’aventure. Souhaitons lui bonne chance !
Château d’Arsac – 1 Allée du Comté, 33460 Arsac
Un site pour aller plus loin : www.winemakerscollection.com
L’abus d’alcool est dangereux pour la santé, à consommer avec modération
[…] The winemakers collection du château d’Arsac […]
Étonnant cette initiative !
Au pays du vin roi, où la profession garde parfois un côté traditionnel peu conforme avec son temps, l’initiative du Château d’Arsac ne peut être que remarqué.
J’aime beaucoup l’histoire car, comme tu le dis, c’est avant tout la passion, le partage… et l’inconnue, la nouveauté qui guide ses Hommes (j’ai mis un « H » majuscule pour inclure les femmes ;-)).
Merci pour ce beau reportage.
MerciCyril 🙂
Très intéressant…
Merci Vava
Bon Post ! Le Château d’Arsac produit des vins intéressants
🙂
Le « génie » de la vinification… Voilà typiquement un concept des années 90 afin de faire prendre de la notoriété aux différents papes qui se succèdent à la tête du panthéon de l ?nologie bordelaise… C est un coup de com’ qui fait bonne pub a tout les acteurs de la filière… A part ça, et au vue des techniques enfin mis en ?uvre correctement par tous depuis 20 ans rien de nouveau sous le soleil de nos terroirs aquitains. Je serais extrêmement friand d un vrai débat contradictoire avec des techniciens qui mettent en lumière de vrais techniques intéressantes et ces tenant de l intelligencia vinificatoire qui ne font que conseiller des recettes que nos grands pères appliquaient et eux sans journaux ni machines de com’. Le bordelais est ainsi qu il ne dira jamais de choses qui fâchent sur ce qu il se passe dans les chais et pourtant je vous assure que c est loin d être aussi merveilleux que ce que TF1 ou tout autre puissance de média veut bien nous faire croire… Le vin se déguste ou se boit mais il ne faut pas oublier qui le fait. Et ce n est pas ces messieurs…