Si vous pensiez que la spécialité de Saint Emilion était le vin, je vous dirais, certes, certes, mais n’en oubliez pas pour autant les macarons.
L’histoire des macarons de Saint Emilion
Depuis plus de 400 ans, ils régalent les gourmands locaux. Leur recette, mise au point en 1620 par la fondatrice de la Communauté religieuse des Ursulines, Mme Lacroix, n’a pas changé depuis. Transmise de générations en générations, elle a failli être perdue lors de la Révolution française avec la destruction du couvent et la dispersion des moniales. Mais la légende locale raconte que l’une des sœurs, une certaine Mademoiselle Boutin, vivant dans la pauvreté depuis 1789, ait proposé de dévoiler la préparation secrète des Ursulines en échange d’un abri et d’un repas.
Cette véritable recette arrive au XIXe siècle entre les mains de la Veuve Goudichaud. Les macarons acquièrent à cette époque une renommée nationale. Lors de l’Exposition Universelle de 1867, les propriétaires des crûs de première marque de cette région vinicole organisent une exposition collective et font accompagner leurs envois de vins de nombreuses caisses de macarons fabriqués avec la recette de la Veuve Goudichaud.
Cette dernière transmet ensuite la recette à son gendre, Joseph Grandet qui acquiert le droit de fabriquer des macarons selon l’ancienne recette des Religieuses. Il commercialise ses macarons sous la marque « Recettes des Anciennes Religieuses, Veuve Goudichaud, Grandet aîné successeur« .
Après lui, se succèdent Madame André, Madame Jeanne Passama, Madame Magdeleine Blanchez, Madame Danièle Blanchez et enfin Madame Nadia Fermigier aujourd’hui.
Depuis 2008, Nadia Fermigier et Didier Jullion
J’ai rencontré récemment Didier Jullion, l’associé et compagnon depuis 26 ans de Nadia Fermigier.
« Nous avons racheté il y a 13 ans cette maison à Madame Blanchez » m’explique-t-il. « Pendant 50 ans, elle avait préparé ces macarons, et avant elle ses beaux parents. Elle savait qu’en vendant à Nadia, celle-ci tiendrait sa promesse de ne rien changer et de respecter l’histoire. Nous travaillons toujours de la même façon. La composition est restée la même : Blancs d’oeufs frais, sucre, amandes et amandes amères.
Tout est fait à la main, de manière artisanale. Il n’y a ni additif, ni conservateur. Nous cassons les oeufs et nous mondons les amandes nous-mêmes. Nous avons gardé le même fournisseur d’amandes à Valencia en Espagne. Et nous avons également conservé les mêmes boites. Nous aimons cette histoire, les gens, le village. Même la magasin est resté dans son jus (il n’a pas changé depuis 1930) et l’enseigne n’a pas bougé.
Nos clients aiment retrouver la boutique qu’ils connaissaient enfants et le goût inchangé des macarons. Je me sens comme le maillon d’une chaîne de transmission et je suis heureux de faire partie de ce patrimoine culinaire français. »
Si vous venez à St Emilion, je vous recommande de vous rendre à la boutique, située tout à côté de la poste, au 9 rue Guadet. Découvrez cet endroit hors, du temps et si vous avez de la chance, vous y apercevrez le minutieux travail de fabrication dans l’arrière-boutique.
Achetez quelques boites de ces petites douceurs, à la coque légèrement croustillante et à la texture fondante. Si vous n’êtes pas ultra gourmand, sachez qu’on peut les conserver jusqu’à 3 semaines dans le bac à légumes du réfrigérateur. Sortez-les une quinzaine de minutes avant dégustation, le temps qu’ils reviennent à température ambiante. Mais je gage à croire qu’ils seront finis bien avant ce délai. Chez moi, en quelques jours, il n’y en a plus.
Ne me demandez pas la recette, elle reste secrète.
Macarons de Saint-Émilion – Nadia Fermigier – 9 Rue Guadet, 33 330 Saint-Émilion
- Et, pour ceux qui sont loin, il existe même une boutique en ligne.
Enjoy !
Jamais goûté ceux-là mais ils ressemblent comme deux gouttes d’eau à ceux célébrissimes de La Maison Adam de Saint-Jean-de-Luz. Ils sont pareils ?
J’ai pensé la même chose
Ils ressemblent bien sûr à ceux de chez Adam. Ils sont un peu moins joufflus, un peu plus petits à mon avis. Mais il faudrait que j’ai les 2 côte à côte. J’adore ceux de chez Adam 🙂
Ce pauvre monsieur Emilion n’a jamais connu les macarons inventés en 1621, soit plus de 850 ans après son décès…. Moine breton fêté à Loguivy-Plougras (22) il n’a peut-être jamais bu une goutte de vin de sa vie, se contentant à l’occasion d’une bolée de cidre…?
Il n’a jamais été canonisé, c’est un saint par tradition, les armoiries le représentent avec une crosse d’évêque, titre qu’il n’a jamais eu et un château qu’il n’a jamais possédé…..
Aux abords un menhir et un dolmen font remonter l’histoire de ce site à au moins cinq millénaires…
A Saint-Emilion on baigne autant dans la légende que l’histoire et l’archéologie…
Les macarons de la rue Guadet sont sublimes, à consommer en urgence sur place, en général ils ne supportent pas le voyage…!
Quant à la recette secrète, une légende de plus, elle a été publiée en 1962 par la Revue Historique et archéologique du Libournais, volume en consultation à la Médiathèque Condorcet de Libourne.
mdr 🙂 Merci Jacky
Bonjour Anne
Mon Dieu , que cette histoire est belle est émouvante !!
Une telle transmission ,depuis le temps, c’est fantastique !!
De retrouver ainsi les saveurs, odeurs, couleurs du magasins comme des macarons !!
Un bijou d’authenticité et de bon goût !!
Bises de gaieté !!!
Ps , pour moi aujourd’hui, c’est fournées de madeleines ( pour offrir)
Enjoy
Merci et bonnes madeleines alors
je connais très bien ces macarons
et cette région magnifique
..
merci pour le partage
Avec plaisir Bernadette 🙂
Saint Emilion! cette ville est très belle et de nombreuses légendes l’entourent! Mais les macarons sont de petits gâteaux extras, une excellente gourmandise qu’il ne faut pas oublier de manger et d’acheter lorsque l’on vient visiter ces lieux magnifiques. On y vient et ……on y revient !!! Merci Anne de nous faire partager les délices de notre terroir. Belle soirée. Bisous.
Avec plaisir 🙂 Bonne journée
Encore un reportage passionnant qui me donne une petite fringale !!!!!
mdr 🙂 Merci
merci Anne pour cette histoire et le partage de ce patrimoine
pour moi les macarons c’est ceux ci (ou ceux d’Amiens enfin cette sorte » à l’ancienne » bien plus que les « à la mode » nouveaux )
j’en faisais petite faut que j’en refasse tiens
merci ♥
Coucou BArbara, je n’ai jamais goûté ceux d’Amiens. J’espère un jour 🙂
j’en ai goutés (via une amie )** et j’en ai fait
excellents
ils m’ont l’air semblables aux tiens ingrédients tout simple et sans chichi
envoie moi un assortiment je te dirai si_ c’est pareil je veux bien me dévouer avec ceux de St Jean de Luz ou de Nancy !!
** quoi quoi tu ne connais pas les Trogneux
si pourtant 😉
🙂
mdr 🙂
♥ 🙂
Top, j’adore ! Parfait à accompagné avec un petit thé 😉
😀