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Interview gourmande : Sylvain Renzetti, un chef rock’n roll

Sylvain Renzetti est le chef propriétaire des restaurants Son’ et Son’ of the son à Bordeaux.  Natif du bassin d’Arcachon et titulaire d’un bac pro cuisine et d’un BTS en génie culinaire il hésite entre une carrière dans la musique (chanteur de rock) ou derrière les fourneaux. 

Mais finalement la cuisine le rattrape lorsqu’il renoue le tablier pour financer l’achat de matériel de musique. Cette fois, Sylvain et la cuisine ne se quitteront plus. Après avoir fait ses gammes de chef au Bistrot d’Audenge pendant deux ans, Sylvain lance sa carrière « solo » au « piano » du Son’, restaurant qu’il ouvre en 2019 en plein cœur de Bordeaux, rue Paul Louis Lande. 

J’ai découvert sa cuisine la semaine dernière (je vous raconte tout dans cet article) et en ai profité pour lui poser quelques questions 😀 .

Interview gourmande « 7 péchés Capitaux » : 

Avarice : Est-ce qu’être chef vous permet de bien gagner sa vie ?

Oui mais il faut vraiment se dépasser, être dans l’abnégation la plus pure et ne pas compter ses heures. Ce qui permet de gagner sa vie, c’est la vente d’un restaurant. C’est pour cela qu’à côté je dépose des brevets (la bougie ci-dessous), pour voir où tout me mène.

Si je progresse, au-delà de gagner ma vie, notre but avec ma compagne est d’avoir un jour une maison à 1 million d’euros. C’est notre rêve. C’est ce qui nous fait tenir. L’espoir de jours meilleurs.

L’orgueil : De quoi êtes-vous le plus fier ?

De ma bougie. Il s’agit d’une sauce incandescente présente sur table dans des photophores dès l’accueil des clients sous la forme d’une bougie. En se consumant pendant le repas, elle retrouve son aspect liquide originel et est versée sur le plat  après avoir été émulsionnée. J’ai déposé son concept. 

La colère : Qu’est ce qui vous énerve ?

La simplicité qui cache en fait une fainéantise. Cela me fiche en l’air.  

L’envie : Y a-t-il un chef qui vous inspire particulièrement ?

Thierry Marx parce qu’il a porté un beau mouvement d’innovation. Cela a été détourné et parfois mal utilisé mais aujourd’hui tout le monde utilise les siphons. C’est un battant et il a un sens profond de l’engagement (depuis cette année Thierry Marx est président de l’UMIH )

La luxure : Est-ce qu’être un chef apporte le petit truc en plus vis à vis des femmes ?

La musique oui, la cuisine, je ne sais pas. Et puis je suis très sérieux, j’ai trouvé la bonne 😀 . 

La gourmandise : Que faut-il avoir goûté au moins une fois dans sa vie ?

Le gâteau du marquis de Béchamel de Michel Guérard. C’est le meilleur dessert au monde. Il est inégalable. Il faut tester la version originale, celle qui ne ressemble à rien. On dirait un soufflé raté. Michel Guérard l’a modernisée mais je préfère la version de départ.  Il est servi avec une glace fondue à la rhubarbe autour, cela ne ressemble pas à grand chose, c’est très année 80 mais en bouche c’est un délire.  Je ne suis pas très dessert, mais c’est incroyable, un truc de fou

La paresse : Vous arrive-t-il de ne rien faire ?

Ah oui, le dimanche, c’est un KO technique 😀 . Cela me permet de recharger mes batteries parce qu’après, je brûle tout. C’est de l’investissement sur le temps futur. Si je ne faisais pas cela, je ne tiendrais pas. Cela me permet de travailler plus que les autres et de montrer l’exemple. 

Merci Syvlain.

Les adresses

Enjoy !