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Saint-Marcellin, un fromage crémeux au lait cru de vache

Découvrez l’histoire de ce petit fromage rond et crémeux, réalisé au lait cru de vache.

Une naissance au XVe siècle

Les premières mentions du fromage Saint-Marcellin remontent aux livres de comptes de l’intendance du roi Louis XI (1423-1483). Mais c’est au 19ème siècle que l’engouement pour ce fromage se généralise, sous l’impulsion d’Auguste Casimir-Perrier, ministre de Louis Philippe. Il aurait décrété en goûtant au Saint-Marcellin en 1863 :

« C’est délicieux ! Vous m’en ferez parvenir chaque semaine au château. ».

A l’époque, le Saint-Marcellin est une petite tomme fermière fabriquée exclusivement dans les fermes des plaines et des vallées de l’Isère. Les femmes confectionnent les petits fromages destinés à la consommation familiale et à la vente sur les marchés locaux. Fabriquées selon les ressources disponibles sur l’exploitation, le Saint-Marcellin se présente comme une petite tomme, à base d’un mélange de lait de chèvre et lait de vache.

À Saint-Marcellin, bourgade considérée au 15ème siècle comme une place forte, se tenait trois fois par semaine le plus important marché de la région. La réputation de la tomme locale grandissant, le fromage finit par prendre tout naturellement le nom de sa ville.

Et avec l’avènement du chemin de fer et du réseau Paris-Lyon-Marseille, les coquetiers deviennent de plus en plus nombreux. La demande augmente. Alors, les paysans fabriquent davantage de Saint-Marcellin.Au cours du 19ème siècle, grâce aux « coquetiers », le Saint-Marcellin devient connu au-delà de son lieu de production d’origine du Sud-Grésivaudan. Ces commerçants ramassent les produits des fermes environnantes (œufs, fromages, chevreaux, lapins…) pour les vendre sur les marchés des villes voisines. Avec le développement des voies de communication, ces « ramasseurs » peuvent ainsi vendre le Saint-Marcellin jusqu’à Romans, Grenoble, Bourgoin-Jallieu et même Lyon.

La création des fromageries

Après la première guerre mondiale, une partie des paysans quittent les campagnes pour répondre à la demande de main d’œuvre dans les villes. La production du fromage Saint-Marcellin dans les fermes ralentit, même si la demande reste croissante. Alors, les ramasseurs, rencontrant des difficultés à s’approvisionner, s’organisent pour créer des fromageries.

Le Saint-Marcellin entamait un tournant historique dans sa production, à travers ces nouvelles fromageries. Le lait était ramassé dans les communes avoisinantes et une technique fromagère d’inspiration fermière, mise au point. Ainsi, la fabrication s’est standardisée. Le fromage Saint-Marcellin était désormais fabriqué à partir de lait de vache, et les faisselles en poterie apparaissaient.

Une IGP depuis 2013

Et c’est peut-être pour cela que des années plus loin et depuis 2013, on retrouve l’estampille IGP, sur tous les Saint-Marcellin. L’Indication Géographique Protégée garantit une qualité, un savoir-faire et un territoire : Isère, Drôme, et un tout petit bout de Savoie, de la rive Est de la vallée du Rhône aux massifs du Vercors et de la Chartreuse.

Et pour les vaches ?

Même combat. A l’air libre et heureuses de pâturer en paix, principalement de race Montbéliarde et Holstein, elles passent un minimum de 180 jours par an entre collines pour certaines, plateaux montagneux pour d’autres. Nourries principalement de fourrages locaux, elles sont bichonnées et élevées dans le plus grand respect.

Pour apprécier toute sa générosité, sortez votre Saint-Marcellin 1h avant dégustation.

La fête du Saint Marcellin IGP se déroule chaque année le 3 avril.

Le chiffre du jour :  27 millions de Saint- Marcellin IGP sont moulés chaque année pour le bonheur de tous les gourmets.

Un site pour plus d’informations : www.fromage-saint-marcellin.fr

N’hésitez pas à goûter si vous ne connaissez pas.