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Coiffure ou coiffoune : telle est la question !

 

 

La semaine dernière je suis allée chez un nouveau coiffeur ! Je m’arrête tout de suite car je vois poindre une énôôôrme lueur d’incompréhension dans ton regard. Tu te demandes tout bas quelle mouche a bien pu me piquer et quel est le rapport avec la cuisine ? Je te rassure tout de suite, il n’y en a pas et pis c’est tout ! 

Bref, revenons à nos moutons, veaux, vaches, cochons et consorts. De mes expériences passées es coupes de cheveux, j’ai remarqué que si je voulais changer de tête, il fallait que je change de coiffeur ! Et là, de ma tête, j’en avais marre !

J’ai gardé mon premier coiffeur bordelais pendant une bonne dizaine d’années mais il s’obstinait à me dessiner une nuque en pointe et une frange trop courte, et là dommage Eliane, je déteste. J’avais beau le dire, pffff, ça rentrait par une oreille et, une fois sur deux, ça sortait par l’autre !!

J’ai erré ensuite entre différents salons avec plus ou moins de réussite. Un espèce de parcours du combattant ! Tu en sélectionnes un qui te semble correct et tu prends rendez-vous. La personne qui te reçoit le jour J te demande ce que tu veux, te propose des catalogues de coupes de cheveux hyyyypertendance et toi, tu lui réponds juste :

La même chose mais un tout petit peu plus court.

Inutile de t’expliquer que tu n’as pas marqué des points ! Elle te conduit ensuite au bac, te lave les cheveux, en profite pour te coller un masque parce que tes cheveux sont hyyyyypersecs et cela les rendra hyyyyyperdoux et soyeux (quand tu verras ensuite le prix, il te faudra une chaise hyyyypervite). Elle t’emmène ensuite t’asseoir et là, paf la girafe, te dit que c’est Mickeline qui va te couper les cheveux. La-dite Mickeline arrive et te redemande ce que tu veux comme coiffure ; mais là, si tu as bien suivi, tu ne peux plus montrer comment tu étais coiffée avant vu que tu as la tête toute mouillée !!!

Tu dis juste, pas trop court !, en croisant les doigts pour que le résultat te plaise.

Pourquoi ne développes-tu pas ce pas trop court es-tu en train de te demander, avec une nouvelle lueur d’incompréhension dans le regard ?? Parce que premièrement je ne sais pas très bien décrire ce que je veux (alors que dans ma tête c’est très clair) et que deuxièmement, je suis la cliente un peu transparente, celle à laquelle on coupe les cheveux sans y penser, en répondant au téléphone ou en papotant avec une collègue. Je suis toujours mega admirative devant les femmes qui arrivent très sûres d’elles, convoquant tous les employés du salon pour un conseil sur la coupe, la couleur, les mèches plutôt blond vénitien ou blond cendré et patati et patata. Moi si je demande une coupe comme ci ou comme ça, on me répond que cela ne convient pas à la nature de mes cheveux.

Conclusion : Des fois tu ressors avec une coiffure, des fois avec une coiffoune.

En fait, pour résumer mes rapports avec ces hommes et femmes de l’art capillaire, je ne pourrais faire mieux que Lynda Lemay :

J’suis arrivée une bonne demi-heure
plus tôt que l’heure d’mon rendez-vous,
le temps d’être sûre de la couleur
pour ne pas regretter après coup,
le temps d’fouiller dans les revues
pour découvrir Claudia Schiffer
les bras en l’air à moitié nue
bien entendu belle comme un cœur.
C’est alors que j’ai eu un flash
j’ai dit ‘c’est comme elle que je les veux’
mon vieux faut pas que tu me les gâches
ce soir je vois mon amoureux.
J’ai insisté sur la longueur
Il a dit ‘du calme chère cliente
soyez tranquille, n’ayez pas peur
je vais vous rendre époustouflante
Il a dit je connais mon art
laissez-moi faire, vous allez voir
je vais vous faire un look d’enfer
on va vous prendre pour une star
Il semblait tellement convaincu
que je lui ai dit ‘je te fais confiance’
j’ai pris place avec ma revue
en essayant d’garder l’silence
Morte de trouille avec ma cape
et ma serviette autour du cou
j’ai subi la fameuse étape
du casque de bain avec des trous.
Messieurs vous avez pas idée
vous qui passez chez le barbier
vous faire donner un coup d’ciseaux
avant d’retourner au bureau
de ce qu’il faut que l’on endure
et de combien on s’humilie
lorsque l’on risque notre chevelure
comme s’il s’agissait de notre vie
aux mains de c’que l’on appelle une ‘tante’
qui jure que l’ovale de notre visage
exige telle ou telle permanente
et puis tel ou tel balayage.
Oui vous qui n’êtes que témoin
de notre retour hystérique
la tête comme une botte de foin
et l’porte-feuille anorexique
vous qui avez la lourde tâche
de réprimer votre fou rire
pendant qu’on s’cache
dans la salle de bain et qu’on refuse de sortir.
J’en étais donc au casque affreux
qui me retombait sur les yeux
quelle fâcheuse position
pour apercevoir dans le salon
ma grande voisine de six pieds un
avec sa jupe et son parfum
qui s’en vient s’écrier ‘salut
Lynda j’tai presque pas r’connue’.
Puis j’ai eu droit aux bigoudis
‘c’est juste pour donner plus de corps’
que la fofolle m’avait promis
avant que je passe au séchoir.
Il avait simplement omis
d’me dire que j’aurais l’air d’avoir
d’la parenté en Haïti
c’était crépu quelque chose de rare.
Enfin comble de désespoir
les mèches blondes sont sorties rousses
le tour d’oreille fait au rasoir
fallait que j’attende que ça repousse.
Ce qu’y a pire dans mon histoire
c’est qu’après mon passage à la caisse
j’ai dit ‘merci beaucoup, bonsoir’
comme la reine des épaisses.
Je suis revenue en beau maudit
époustouflante qu’il m’avait dit
ben pour époustoufler ça oui
j’époustouflais en Jésus Christ
je me suis étudiée dans le miroir
en petite culotte en levant les bras
j’ai jamais réussi à voir
la ressemblance avec Claudia.
J’ai annulé mon rendez-vous
de peur qu’le gars soit asthmatique
y aurait pu crever sur le coup
a peine passé le portique.
J’ai juré que plus jamais de ma vie
j’aurais recours à un expert
au diable l’art, vive les Tony
les beaux permanents de ma mère.

La semaine dernière je suis revenue plutôt contente 😉 mais si vous avez des bonnes adresses à Bordeaux, je suis preneur !

Et pour vous, le coiffeur c’est plaisir ou torture ?