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A la rencontre de Karine, une maraichère bio engagée

Karine

Karine

Comme vous le savez, j’adore aller sur le terrain à la rencontre des femmes et des hommes qui produisent ce que nous mangeons #MaVie 😉 .

Je trouve en fait, qu’avec ce blog, il est aussi de ma responsabilité de partager avec vous ces expériences. C’est pour moi d’autant plus capital que je me rends compte, avec les questions reçues sur ma boite mail, que beaucoup de gens ignorent tout du métier d’agriculteur, de maraicher. Ils ne savent pas (plus) du tout comment poussent les légumes ou les céréales.  Si avant nous avions tous quelqu’un dans la famille qui travaillait la terre, ce n’est plus vrai aujourd’hui, moi la première.

Je trouve donc qu’il est important de relayer ce que j’ai la chance de pouvoir voir. C’est ma petite brique à l’édifice du mieux manger (avec les recettes bien sûr) 😀 .

Bref, à la fin de l’été, je me suis rendue à Hourtin dans le Médoc (Nouvelle Aquitaine) pour rencontrer Karine Eliceche-Tressens, une jeune agricultrice-maraichère.

Les Champs bio

Sa ferme « Les Champs Bio » comporte 125 hectares dont 5 consacrés au maraîchage et 120 aux grandes cultures (soja, tournesol, maïs, blé, tournesol, orge). Elle est la troisième génération à cultiver ces terres.

« Je n’avais pas vocation au départ à reprendre l’exploitation, m’explique-t-elle. Je suis diplômée d’un Master en gestion et management des entreprises, spécialisation tourisme. J’ai d’abord travaillé dans un camping mais mon père souhaitait prendre sa retraite et cherchait à vendre. Je me suis dit que ce serait vraiment dommage de rompre cette transmission familiale alors je me suis lancée. C’était aussi un retour à la nature, à une terre sur laquelle je suis née et dans un milieu où j’ai toujours vécu

Quand je suis arrivée il y a 3 ans, j’avais envie de cultiver d’autres choses. J’ai donc démarré l’activité de maraichage, toujours en bio. Je cultive uniquement des légumes de pleins champs. En ce moment ce sont des tomates, des aubergines, des poivrons, des salades, des choux et je prépare l’arrivée des poireaux, des courges, des navets. »

Quelle est votre journée type ?

« Le matin en arrivant, il faut s’occuper des poules (170 poules bio sur l’exploitation). Je les nourris, regarde si elles vont bien et collecte les œufs. Puis, c’est la cueillette des légumes. Il faut compter au moins 3 heures. L’après-midi, c’est le tri des légumes, la mise en cagettes, la vente. »

Comment commercialisez-vous ? 

« Je ne commercialise qu’en circuits courts : 2 fois par semaine à la ferme (vente directe) et 1 fois par semaine au marché. Je travaille également avec quelques primeurs locaux et depuis cette année j’ai ouvert une petite épicerie à Carcans où je vends également des produits locaux en plus des miens. »

Vous ne regrettez pas votre ancien métier ?

« Le travail est physique et je n’ai pas forcément l’envie de faire du sport mes jours de repos (même si j’adore) mais je ne regrette pas ma décision. C’est un métier qui a du sens. Il n’est pas facile car dépendant de la météo. On travaille avec la nature. »

Vos légumes ne sont pas calibrés comme des légumes de grandes surfaces, sont-ils parfois difficiles à vendre ?

« Le fait que l’on soit en bio et que l’on cultive en plein champs, sous le soleil, fait que nos produits ne sont pas parfaits au niveau esthétique mais c’est tout ce que j’aime. J’argumente en ce sens mais certains consommateurs sont encore réticents. Pourtant, ces légumes moches sont aussi bons que les autres et leur valeur nutritionnelle est la même. »

Qu’en faites-vous alors ?

« Nous avons mis en place plusieurs solutions pour commercialiser ces produits et surtout ne rien jeter. 

Nous avons des clients qui apprécient de pouvoir les acheter à petit prix. »

A l’heure où l’on parle de lutte anti-gaspillage je trouve remarquable tout le travail effectué par Karine pour tout valoriser et ne rien jeter. J’espère que ces initiatives de plus en plus nombreuses vont continuer à faire des petits. Il est important à tous les niveaux de mieux consommer et d’encourager tout ce qui est fait dans ce sens.

Une bien belle rencontre <3 .

Merci Karine et merci aux Chambres d’agriculture qui ont permis et organisé cette rencontre.

Les Champs bio – Lagunan, 33 990 Hourtin.