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Nutri-Score, l’information nutritionnelle en 5 lettres

Cuisinez ! © George Rudy shutterstock

Cuisinez ! © George Rudy shutterstock

Le lien santé alimentation n’est plus à prouver. Aussi bien les premiers médecins chinois qu’Hippocrate disaient que l’alimentation était notre première médecine. Or, cette alimentation est devenue de plus en plus industrielle, de plus en plus salée, sucrée, grasse. Ceci contribue à l’augmentation du nombre de cancers, de maladies cardio-vasculaires, à la hausse du nombre de personnes touchées par le diabète, l’obésité et même l’ostéoporose. Selon les études scientifiques, il est admis qu’1/3 des cancers les plus fréquents pourrait être évité grâce à la prévention nutritionnelle dans les pays développés (et 1/4 dans les pays en voie de développement).

Bref, c’est un enjeu majeur de santé publique et un vrai questionnement pour bon nombre d’entre nous.

Que pouvons nous faire côté alimentation ?

1 : Cuisinez ! C’est la base. Achetez des produits bruts, de saison et préparez-les vous mêmes. C’est le meilleur moyen d’éviter le trop de sel, trop de sucre, trop de gras, trop d’additifs etc. Enfin ne faites pas non plus des carbonara avec ++ de lardons et de crème tous les jours. Ce n’est pas parce que c’est fait maison que c’est aussi le top de la nutrition.

– Non mais il n’y a pas de crème dans les carbo, vade retro satanas
– Ouiiiii, je sais, mais c’est une illustration. Ok ?

2 – Faites jouer votre bon sens et ne réfutez pas les carottes surgelées ou les haricots verts en boîte, ce n’est pas de la malbouffe et cela peut dépanner. Evidemment regardez les provenances. #BonSensJeDis 🙂

3 : Consommez moins de viande mais de meilleure qualité. Aidez vous des signes de qualité sur les emballages (label rouge par exemple) et posez des questions à votre boucher/charcutier (origine, alimentation du bétail etc.).

4 : Mangez moins de sucre et utilisez des sucres complets bio comme le rapadura ou le muscovado qui contiennent des nutriments et en plus qui sont bons au goût (dans les épiceries bio ou au rayon bio des grandes surfaces). Pensez aussi aux sucres alternatifs comme le miel (mais le vrai, récolté près de chez vous), le sirop d’agave etc.

Sucre complet © Olha Afanasieva shutterstock

Sucre complet © Olha Afanasieva shutterstock

5 : Privilégiez les produits non raffinés bio. La farine bise ou semi-complète est toujours meilleure que la blanche, le pain complet contient plus de fibres que le blanc etc. Pareil pour les pâtes ou le riz.

6 : Consommez moins de sel. Je sais que ce n’est toujours évident mais ne mettez pas forcément la salière sur la table et goûtez toujours avant de rectifier un assaisonnement.

7 : Cuisinez plus de fruits et légumes, plus de légumineuses. Choisissez des produits de saison, ils auront fait moins de frigo, moins de kilomètres. Bio ou pas bio vous demandez vous ? Je fais en général plus local que bio (le bio qui vient du bout du monde me dépasse un peu) et me sers chez des producteurs au marché des Capucins à Bordeaux. Je fais aussi attention aux prix.

8 : Limitez les produits gras. Et si vous utilisez de l’huile, celle de colza est très intéressante côté santé. L’huile de noix aussi.

9 : N’abusez pas des produits laitiers et consommez les bio. Chez moi le beurre et le lait sont systématiquement bios. Les oeufs aussi d’ailleurs. Mais cela, je vous l’ai répété souvent (cf. article : œufs, comment décrypter les étiquettes).

10 : Evitez les produits ultra transformés (type nuggets, pâtisseries industrielles..)

11 : Lisez la liste des ingrédients. Moins il y en a et mieux c’est. Pour mémoire, l’ordre de la liste renseigne sur la part des différents ingrédients dans la composition : du plus au moins présent.

12  : Utilisez des contenus et du matériel de cuisine adéquats : privilégiez les matériaux sécures comme le verre, la fonte naturelle, l’inox. Attention aux contenants en plastiques que vous avez peut être depuis longtemps et qui peuvent éventuellement contenir des BPA etc.

Et pour les produits que l’on achète en grande surface

La grande majorité des gens fait ses courses dans les grandes surfaces et achète des produits de l’industrie agro alimentaire : céréales du petit déjeuner, yaourts, charcuteries, plats préparés, etc. Nous en consommons de temps en temps, pas beaucoup mais un peu car je n’ai pas le temps de tout faire maison.

Quand nous allons en GMS, pas évident de nous y retrouver entre les promesses marketing (genre light, detox, healthy, …) et la réalité (plein de sel, de gras etc.).  Et c’est là qu’apparait le Nutri-Score. Je ne sais pas si vous l’avez déjà vu mais il va se déployer petit à petit sur les emballages dans les mois et années qui viennent. Je me suis rendue avant l’été à Paris pour cette collaboration avec Santé publique France pour en savoir plus et voici ce que j’ai pu retenir de cette rencontre. Voici déjà comment ce score se présente :

Nutriscore

Nutri-Score

Qu’est ce que ce score, vous demandez-vous ?

Conçu dans le cadre du Programme National Nutrition Santé et inventé par Serge Hercberg, professeur de nutrition, il présente la qualité nutritionnelle d’un produit. Partant du principe que très peu d’entre nous lisent et/ou comprennent les infos nutritionnelles écrites tout en petit au dos des emballages (moi la première, je ne lis que la composition), le gouvernement français a recommandé la mise en place d’une information nutritionnelle claire, visible, et facile à comprendre pour tous.

Le résultat est cette grille de notation de A (excellent) à E (bof bof bof pour ne pas dire carrément beurk).  Un peu comme pour la consommation d’électricité pour les réfrigérateurs.

Comment est-il calculé : 

En fonction de ces mêmes informations nutritionnelles, illisibles donc pour toute personne n’ayant pas un BTS de diététique ou un master en nutrition, et avec un système de bonus et de malus :

A la fin il y a une note : A c’est le mieux, E c’est le pire.

Seules les entreprises qui le veulent bien mettent le logo. Ce n’est pour l’instant pas obligatoire. Certains jouent le jeu, c’est le cas par exemple de Fleury Michon, Bonduelle ou Danone dont les produits vont très bientôt arborer le logo. D’autres refusent dont de très grands groupes agroalimentaires. Je vous renvoie vers cet article du Monde pour en savoir plus.

Bref, pour la part des produits industriels que vous achetez, il est impératif de faire attention à leur composition. Il y a des gens qui bossent mieux que d’autres. Pour vous aider à vous repérer dans la jungle des rayons, vous disposez maintenant d’un outil supplémentaire, facile à voir car apposé sur les emballages. Cela peut vous permettre de choisir entre plusieurs produits a priori identiques.

Ensuite pour d’autres informations, vous avez des solutions comme l’application yuka dont je vous ai déjà parlé, les logos comme ceux du bio et des signes de qualité comme le label rouge. L’avantage du Nutri-Score c’est que cela va vite car c’est sur l’emballage et que cela doit être bien visible, pas écrit en minuscule dans un coin. Et d’après les tests consommateurs effectués, c’est celui qui a été le plus clair.

Les premiers retours sont positifs. Le panier moyen des gens s’améliore d’un peu plus de 9% quand le logo est apposé.

Evidement et je le répète, cela ne veut pas dire qu’il faut acheter des produits industriels. Achetez-en le moins possible ! Et, quand vous ne pouvez faire autrement, aidez-vous grâce à cet outil.

L’avez-vous déjà vu ?

Qu’en pensez-vous ?

Partenariat avec Santé publique France