- Papilles et Pupilles - https://www.papillesetpupilles.fr -

Sorgho : un grain aux mille et une utilisations

Sorgho © Fernando Branco - AeroCam shutterstock

Sorgho © Fernando Branco – AeroCam shutterstock

Pour les Italiens, sorgo signifie « je pousse ». Mais n’en déplaise à nos voisins transalpins, le sorgho est … africain. Histoire de brouiller un peu plus les pistes, sachez que cette céréale est aussi appelée gros mil en Afrique et millet indien en Asie ou encore blé égyptien au MoyenOrient !

Il faut remonter 18 000 ans plus tôt pour trouver les 1ères traces de cette céréale qui poussait dans un Sahara alors humide et verdoyant. Et si aujourd’hui, le désert de son berceau a bien changé, notre beau brin de plante n’a quant à lui, pas pris une ride.

Sosie de loin du maïs, le sorgho lui ressemble par ses larges feuilles mais s’en distingue par une panicule qui ne se développe qu’à l’extrémité de sa tige. C’est elle qui donne naissance aux fleurs, puis aux fruits qui contiennent les grains jusqu’à leur maturité.

Sorgho © HelloRF Zcool shutterstock

Sorgho © HelloRF Zcool shutterstock

Encore une fois comme le maïs, il est semé au printemps et récolté à l’automne. Notez que notre céréale supporte la chaleur et les conditions climatiques extrêmes à merveille grâce à ses racines fibreuses très absorbantes et à une couche cireuse qui recouvre sa tige et limite sa transpiration. Selon les espèces, le sorgho peut mesurer entre 1 et 4 mètres. Des qualités hors normes qu’il a certainement puisées dans le sol de son berceau subsaharien…

Vous l’avez compris, le sorgho est une plante des pays chauds particulièrement résistante. Et c’est justement cette résistance transmise à ses nombreuses variétés qui explique qu’il soit aujourd’hui cultivé dans des régions plus tempérées. Ainsi, il est bien sûr d’abord produit en Afrique notamment au Nigeria, mais aussi aux États-Unis, en Inde, au Mexique et en Argentine. En France en 2016, de l’ordre de 50 000 hectares étaient consacrés à la culture du sorgho, principalement dans le Sud-Ouest !

Que fait-on du sorgho

Quand on est la 5e céréale la plus cultivée du monde, avec plus de 52 millions de tonnes, ce ne sont pas les façons d’être accommodées qui manquent.

En Afrique, sa farine est utilisée dans des galettes, des semoules, des bouillies, des pains et des beignets. Avec son sucre on peut fabriquer des confiseries, et en Asie, c’est l’alcool de sorgho qui a la faveur des gourmets. Mais alors que dans les années 60, le sorgho était principalement destiné à terminer dans les assiettes, le débouché de l’alimentation animale est aujourd’hui la première utilisation au niveau mondial, notamment par sa richesse en protéines et amidon.

En France 36 % de la récolte est directement consommée à la ferme dans les élevages et une autre partie est utilisée aussi par l’industrie de la nutrition animale.

Sorgho ©De GreenTree shutterstock

Sorgho ©GreenTree shutterstock

Son grand petit plus ? Dans un monde agricole qui a soif de cultures rentables et respectueuses de l’environnement pour relever les nouveaux défis du changement climatique, le sorgho, plante naturellement économe en eau et en intrants est un véritable atout.