C’est dans la nuit du 13 au 14 avril 1912, il y aura donc bientôt 100 ans qu’un iceberg a croisé la route du Titanic. Le paquebot convoyait alors 2200 passagers. Seuls 700 s’en sont sortis dont une majorité (60%) voyageait en première classe. Dans son livre Xavier Manente décrit non seulement ce qu’ont mangé les passagers pendant la courte et unique traversée du paquebot mais surtout la vie à bord. On y retrouve un portrait de la société de l’époque, post Victorienne, où l’on montre sa richesse à travers la table.
On y apprend un nombre incroyable de choses. Un exemple, les repas pris à bord :
- En première classe, le restaurant gastronomique n’était pas inclus dans le prix du billet. Le menu était imposant et réalisé par un chef français. On y trouvait beaucoup de gibiers et peu de poissons. Voici le menu du dîner de première classe du dimanche 14 avril 1912, le dernier servi à bord, service à la française (un peu comme un buffet d’aujourd’hui) :
Hors-d’œuvres : Hors d’œuvres variés, huîtres
Consommé : Consommé Olga, crème d’orge
Poisson : Saumon poché et sa sauce mousseline, concombres
Entrée : Filets mignons Lili, sauté de poulet à la lyonnaise, courgettes farcies
Relevé : Gigot d’agneau et sa sauce à la menthe, Caneton rôti et sa sauce aux pommes, Aloyau de boeuf rôti, Pommes de terre château, timbales de petits pois à la menthe, carottes à la crème, riz à l’eau, pommes de terre nouvelles à l’anglaise, pommes de terre Parmentier.
Punch ou sorbet : Punch à la romaine
Rôt : Pigeonneau rôti sur lit de cresson
Salade : Salade froide d’asperges et sa vinaigrette
Viande froide : Pâté de foie gras, céleri
Entremets : Gâteau Waldorf, Pêches en gelée de Chartreuse, Eclairs au chocolat et à la vanille, Glace à la françause
Dessert : Assortiment de fruits frais et fromages, vins doux champagne ou vins mousseuxAprès dîner : Café, cigares
Impressionnant non ?
- En seconde classe, les passagers avec une nourriture de type brasserie. On pouvait y déguster de la dinde rôtie aux canneberges ou du curry du poulet.
- En troisième classe, pour la première fois de l’histoire des paquebots transatlantiques, des repas étaient servis. Ils étaient plutôt du genre roboratif (harengs, pommes de terre, pain de gruau), mais au moins, vous n’aviez pas à emmener avec vous la nourriture nécessaire à votre survie pendant toute la durée de la traversée.
On découvre également la vie à bord, ce que contenaient les cales, comment étaient les cabines, les cuisines, la salle de réception, et même les toilettes ^-^, et, à travers tout ceci la vision de la société de l’époque, avec ses classes sociales bien déterminées (sans oublier 40 recettes).
Un livre tout à fait passionnant et d’actualité !