L’Edito du Festival
A quoi sert un festival culinaire alors que la cuisine est partout, tout autour de nous, dans les journaux, les livres, les blogs et désormais en prime time à la télévision ? A quoi sert un festival alors que le mangeur contemporain et la profession avalent, dévorent, engloutissent quotidiennement et à toute allure chefs et tendances beaucoup plus qu’il n’en faut pour être rassasié ?
C’est justement pour ces raisons que le Omnivore Food Festival est plus utile que jamais. Parce qu’il suit depuis six éditions les évolutions de la cuisine, qu’il les accompagne en invitant les grands noms de la cuisine française (Michel Bras, Pierre Gagnaire, Alain Ducasse, Alain Passard…), en donnant souvent pour la première fois la parole aux grand noms de la cuisine étrangère (Albert et Ferran Adrià, Heston Blumenthal, David Kinch, Andoni Louis Aduriz…) mais surtout en révélant les futurs et déjà grands de la cuisine mondiale. Ce fut le cas pour le danois René Redzepi (Noma), invité pour la première fois il y a cinq ans alors qu’il était totalement inconnu. Ce fut le cas pour le new-yorkais David Chang (Momofuku), les français Alexandre Gauthier (La Grenouillère), Inaki Aizpitarte (Le Chateaubriand), Petter Nilsson (La Gazzetta) et bien d’autres encore.
Mais au delà du name dropping, c’est toute cette somme d’expériences, de cultures, de styles que le Omnivore Food Festival permet de partager durant trois jours. Spectacle certes, concert de rock culinaire, aussi. Mais avant tout lieu de rencontre, d’échange et de réflexion commune. Car la cuisine, si elle veut continuer d’évoluer et de s’inscrire dans la modernité, ne doit jamais laisser tomber le sens pour la forme, le fond pour le show. En réunissant un plateau de chefs et de pâtissiers exceptionnel de variété et de qualité, en donnant à la cuisine une scène publique pour y être montrée, interrogée, discutée, le Omnivore Food Festival 6e édition continue d’entretenir la réflexion et l’appétit de cuisine.
Luc Dubanchet, créateur du Omnivore Food Festival