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Bébés, pollution et allergies : une étude intéressante

Tour Eiffel

Pots d’échappement, polluants chimiques, moisissures, toxines… quand on est une jeune maman, on s’inquiète de la santé de bébé dans les grandes villes.

Une étude menée à Paris sur plus de 4000 nouveau-nés essaie de déterminer l’exposition des tout-petits et les problèmes respiratoires.

De nombreuses études internationales ont montré un véritable boom des allergies chez les enfants, et une augmentation de l’asthme et des problèmes respiratoires.

Et la situation serait encore plus préoccupante dans les villes.

Qu’en est-il à Paris ?

C’est ce que cherche à déterminer une étude, qui surveille plus de 4000 nouveau-nés parisiens depuis 2003.

Le but est de mesurer l’émergence des maladies respiratoires en prenant en compte les facteurs comportementaux et environnementaux (aussi bien à l’intérieur des foyers qu’a l’extérieur de la maison).

 

Sifflements chroniques

A mi parcours de l’étude, le principal problème mis en évidence est le sifflement chronique.

21 % des bébés en souffrent, soit un petit parisien sur 5. ce sifflement apparaît surtout chez les enfants qui ont des antécédents de problèmes bronchiques, d’infections respiratoires, des problèmes d’eczéma. On notera que 20 % des siffleurs sont atteints de manière chronique. Ces sifflements sont loin d’être anodins : ils peuvent être les signes précurseurs d’un asthme à l’âge adulte. D’ailleurs, le fait d’avoir des parents asthmatiques est lui aussi un facteur qui favorise ces sifflements.

Parmi les autres symptômes respiratoires révélés par cette surveillance, on notera que 23 % des bébés ont des toux sèches et 4 % des gênes respiratoires.

Des infections aux allergies.

En dehors de ces sifflements, l’enquête a relevé d’autres troubles plus ou moins répandus. Ainsi, le rhume « classique »a touché près de 60 % des bébés et près de 30 % ont connu une bronchiolite. Mais ce qui est le plus inquiétant, c’est que 4 % ont connu plus de 3 bronchiolites et que 12 % ont eu plus de trois otites. Difficile de déterminer les facteurs favorisant ces infections. Dans le domaine des allergies, 17 % des enfants connaissent des dermatites atopiques, près de 9 % ont des rhinites allergiques et près de 3 % connaissent des allergies alimentaires.

Des causes diverses

L’étude a pour but de rechercher les causes de ces problèmes respiratoires, notamment en se focalisant sur un sous-groupe de 200 enfants, pour mener des mesures environnementales poussées. Car les scientifiques suspectent déjà plusieurs polluants d’être responsables de ces problèmes respiratoires :

* Les gaz d’échappement automobile ;
* Le tabac ;
* Le dioxyde d’azote libéré par les appareils de cuisson et de chauffage au gaz ;
* Les composés organiques volatils (qui sont dans les colles, vernis, encres, cosmétiques, produits ménagers…) ;
* Les moisissures ;
* Les acariens ;
* Les endotoxines libérées par les bactéries (liées souvent à la présence d’animaux dans la maison).

Premiers constats

On retrouve les polluants chimiques avec des concentrations assez homogènes dans tous les logements parisiens. Seuls certains produits se retrouvent à des niveaux plus élevés selon les endroits : les alcanes et les paradichlorobenzènes, des produits liés au bricolage ; l’hexanal et le propionaldéhyde, liés eux à la présence de meubles en aggloméré, ou de la présence d’un revêtement vitrifié au sol, surtout s’il date de plus d’un an. En ce qui concerne les acariens et les moisissures, on retrouve des niveaux moyens équivalents dans les appartements.
Alors certes, pour l’instant les scientifiques n’ont pas encore croisé les données entre les problèmes respiratoires et les niveaux de pollution. Et l’étude va se poursuivre encore jusqu’aux 6 ans des enfants.

Des données qui seront indispensables pour endiguer les troubles respiratoires et permettre aux enfants de respirer à Paris et dans toutes les villes !