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Marie Dijon, une chef épatante !

Marie Dijon aime cuisiner et cela se voit ! Il suffit de regarder la photo ci-dessous et vous comprenez tout !

Je ne connaissais pas du tout cette jeune chef Marseillaise de 24 ans mais je peux vous dire que j’ai succombé au charme de sa cuisine. J’ai en effet eu la chance de la découvrir et de la déguster au restaurant éphémère, La Table du Comté, installé dans la cité phocéenne du 7 au 11 octobre dernier.

Ce petit bout de femme a en effet envoyé des plats qui décoiffent notamment son entrée à base de couteaux, clémentines, jeune Comté, coriandre et amande qui était juste incroyable.

Et chose incroyable, amis des internets, Marie ne cuisine que depuis 3 ans. Perso, au bout de 3 ans de cuisine, à part un gâteau au yaourt et des pâtes sauce tomate, je ne savais pas faire grand chose 😉

J’ai eu envie d’en savoir un peu plus sur sa déjà jeune vie, jeune oeuvre, et voici donc le résultat.

Bonjour Marie, pouvez-vous me dire comment êtes-vous tombée dans la marmite ? La cuisine était-elle une vocation ?

J’ai toujours beaucoup aimé cuisiner. C’est une passion familiale, mon père cuisinait beaucoup mais ce n’était pas du tout son métier. Je l’aidais à préparer des buffets pour les fêtes de famille.

Vous avez suivi des études de cuisine alors ? 

Pas tout de suite. Je souhaitais plutôt faire du droit et devenir magistrate. Je me disais que j’aimais cuisiner pour ma famille et mes amis mais je n’étais pas sûre que cuisiner à titre professionnel me plairait autant.

Mais finalement vous avez changé d’avis ?

Oui. J’ai fait une mise à niveau pour valider un CAP cuisine à l’école hôtelière de Bonneveine et ai commencé à travailler en alternance chez Ludovic Turac, chef du restaurant Une Table au Sud. Cette expérience m’a vraiment rassurée sur mon choix car même si je faisais 120 heures par semaine, je n’avais jamais l’impression de travailler.

Vous avez ensuite intégré l’équipe du Grain de Sel

Oui et j’ai vraiment eu énormément de chance de travailler avec Pierre Gianetti, le chef de cet établissement. Nous n’étions que très peu en cuisine et on touchait vraiment à tout. Grâce à lui j’ai développé l’amour des produits, le besoin de comprendre le métier de chaque artisan et la volonté d’en savoir plus sur l’origine des ingrédients.

Et de second du restaurant vous êtes devenue chef ? 

Oui. J’étais très attachée au restaurant. J’ai pris sa suite quand il est parti et ai embauché 2 amis. Nous nous sommes alors lancés dans l’aventure.

Comment définiriez vous votre style de cuisine : 

Il est un peu comme moi, cela part dans tous les sens ! Je n’ai pas de barrière, pas de limite. Tout est possible. Habituellement les chefs ont de solides bases classiques et inventent à partir de cela. Moi je fais tout l’inverse. Je n’ai que très peu de bases. J’aime transformer les choses, jouer avec les textures, les températures et partager cela avec les gens avec qui je travaille.

Quels sont les chefs qui t’inspirent ?

Je suis allée une fois chez Jean Luc Rabanel à Arles et j’ai beaucoup aimé. Sinon, mon mentor est Pierre Gianetti. J’aime m’inspirer des chefs mais je ne regarde jamais de recettes. Je n’ai pas le temps La cuisine c’est très instinctif. Si vous cherchez des infos, des recettes, vous perdez la magie.

Diriez-vous que votre cuisine est marseillaise ? 

Oui, au niveau des associations et des produits comme les olives, les câpres, les agrumes ou les produits de la mer par exemple.

Qu’est ce qu’il faut absolument goûter à Marseille ? 

Les panisses à l’Estaque et nulle part ailleurs.

Merci Marie. Sinon quels sont vos projets ? 

Au printemps je vais partir pour 2 ans comme chef d’un restaurant à Shangaï. Je veux voyager, voir du monde, découvrir des produits et des cuisines. Ensuite, j’espère pouvoir me rendre en Amérique du Sud, au Pérou.

Un dernier mot : Puisque nous sommes ici à la Table du Comté, pour vous,  que représente ce fromage ? 

Je déguste du Comté depuis des années ! J’aime toutes les nuances qu’il offre, qui vont du fruité aux arômes de sous-bois. Il se marie avec beaucoup de choses en cuisine, y compris les produits du terroir marseillais. J’ai très envie de partir à la rencontre des producteurs de Comté, de découvrir les fruitières, les paysages.

Merci Marie et bonne chance pour la suite !