- Papilles et Pupilles - https://www.papillesetpupilles.fr -

Légumes oubliés : comment les choisir, comment les cuisiner

On les avait perdus un peu de vue (ou pas)… mais depuis quelques années, ils font leur retour en cuisine ! On les a vus réapparaître des étals des marchés aux tables des grands chefs. Ces légumes anciens, aussi appelés « légumes oubliés« , nous offrent une belle occasion de surprendre les convives : saveurs originales, textures étonnantes et atouts nutritionnels, ils ont pour finalement plein d’atouts. Topinambour, rutabaga, crosne, panais et tant d’autres….

Et si vous osiez les utiliser 😀 .

Une question de générations

Légumes anciens ou légumes oubliés ? En s’imposant peu à peu dans notre cuisine à la fin du XVIIIe siècle, la pomme de terre a quelque peu éclipsé panais, topinambour et autre rutabaga. Sous l’Occupation, bien malgré eux, les Français ont réappris à les cuisiner. En effet, les pommes de terre étaient alors réquisitionnées, mais pas les topinambours ni les rutabagas. Après une période “d’oubli”, de nouvelles générations les redécouvrent avec gourmandise.

Les différents variétés de légumes oubliés

Le topinambour : Ce tubercule de forme cabossée plus ou moins arrondie, de couleur rouge, violacée ou blanchâtre, est doté d’une chair ferme et croquante au léger goût de noisette.

Le rutabaga : Parfois appelée “chou-navet” (sa saveur fait penser aux deux à la fois), cette grosse racine à chair jaune, qui ressemble à un navet, peut peser jusqu’à 1 kilo ! Tailles et formes des racines varient : petites et allongées, renflées à la base, jaunes, vertes, à collet vert ou violet…

Le navet boule d’or : Disponible entre la fin de l’été et le début de l’automne, sa robe jaune clair protège une chair tendre et fi ne, délicatement sucrée, très recherchée par les chefs et les gourmets.

Le crosne : Originaire de Chine, il tient son nom du village de Crosne dans l’Essonne. Blanc nacré et annelé, il est tendre et juteux en bouche. Sa saveur, légèrement sucrée, est proche de celle de l’artichaut.

Le panais : Ce légume racine, cousin de la carotte, est récolté à partir de septembre. Rond, demi-long ou long, il rappelle le céleri-rave en plus doux.

Les carottes de couleur : Cousines du panais, les carottes violettes, jaunes, blanches ou noires sont issues de variétés anciennes. Elles se consomment aussi bien crues que cuites. La carotte pourpre offre une saveur douce et légèrement sucrée. D’un goût plus fin, la carotte jaune est sucrée, juteuse et rafraîchissante. La cuisson à la vapeur leur garantit un bel éclat.

Le cerfeuil tubéreux : Cette racine beige possède une chair tendre et une saveur délicate. Son goût légèrement sucré évoque celui de la châtaigne. Elle se prépare comme la pomme de terre : en purée, sautée, en frites, etc.

La pomme de terre Vitelotte noir : Son étonnante chair violette possède un goût de châtaigne. Elle peut être cuisinée en frites, en chips ou en purée, seule ou associée à des pommes de terre à chair blanche. Cette variété, qui fut la préférée d’Alexandre Dumas, est considérée comme ancienne, au même titre que la Bleue d’Auvergne, la Bonnotte, l’Early Rose ou encore la Fleur de Pêcher.

Citons aussi l’hélianti, le persil racine, la tétragone, les poires de terre, les salsifis, le chou rave,

Comment choisir et conserver les légumes oubliés

Au moment de l’achat. Les légumes anciens ne sont pas toujours des prix de beauté, ce qui ne les empêche pas d’être délicieux ! Leur aspect parfois irrégulier – comme celui du topinambour par exemple – ne doit pas vous dérouter. Prenez ceux qui vous semblent les moins cabossés, plus faciles à éplucher. La couleur doit être franche et la peau sans blessures.

Après l’achat. La plupart des légumes anciens se conservent 2 à 3 jours dans le bac à légumes du réfrigérateur et jusqu’à 8 jours emballés dans un sac en plastique pour prévenir leur dessèchement. Pour leur assurer un bel aspect une fois épluchés, ils peuvent séjourner quelques heures au frais, dans une eau additionnée de jus de citron frais.

Le tour de main

De manière générale. Brossez-les soigneusement, passez-les quelques instants sous l’eau claire puis séchez-les dans du papier absorbant ou un linge propre. Une fois pelés à l’économe, si vous devez attendre quelques heures avant de les préparer, bien les citronner pour éviter qu’ils ne s’oxydent (en particulier le topinambour qui brunit très vite). Quelques exceptions : le topinambour et le navet boule d’or peuvent se passer d’épluchage.

Le crosne ne s’épluche pas non plus : il suffit de le frotter dans un torchon avec du gros sel avant de le rincer.

Comment les cuisiner

En salade… Émincés, râpés, le panais, le crosne, les carottes de couleur, le navet sont délicieux crus, assaisonnés d’huile de noisette et de vinaigre de cidre. Le topinambour et le rutabaga peuvent eux aussi se déguster froids, en salade.

Toutefois, ils se digèrent mieux s’ils ont été préalablement cuits, dans l’esprit d’une salade d’artichauts. Tous ces légumes anciens se mêlent avec bonheur aux salades (laitues, chicorées, petites salades comme la roquette ou le mesclun…) et à d’autres crudités, herbes fraîches et champignons.

En dips… Le panais et les carottes de couleur sont parfaits à tremper crus dans des sauces maison.

Cuits… Une fois cuits à l’eau ou à la vapeur puis détaillés en rondelles ou en morceaux, la plupart des légumes anciens se cuisinent poêlés dans du beurre, en gratin (nappés de sauce béchamel, avec une pointe d’ail et du fromage râpé), en potage, en purée, mijotés en ragoût…

Ils accompagnent ainsi viandes et poissons et se marient particulièrement bien avec les pommes de terre, les courges et potirons ainsi qu’avec les champignons (cèpes, girolles, pleurotes, champignons de Paris, etc.).

Cliquez ici pour découvrir toutes mes recettes utilisant des légumes oubliés.