- Papilles et Pupilles - https://www.papillesetpupilles.fr -

Yves Camdeborde : Interview 7 péchés capitaux

Comme je vous le disais hier, j’ai eu la chance d’assister à un dîner préparé par Yves Camdeborde en hommage au film Sous le Soleil de Satan. C’était à Cannes et à l’initiative de Nespresso pour l’événement, les Chefs font leur cinéma.

Après lui avoir demandé pourquoi ce film, j’ai eu envie de lui faire une interview 7 péchés capitaux. Thierry Ardisson, sors de ce corps ^-^

L’orgueil : Yves Camdeborde, de quoi êtes vous le plus fier ? 

Peut être de l’évolution du regard des gens sur le métier de cuisinier. Nous nous sommes battus à quelques uns pour avoir cette reconnaissance, pour que les gens qui travaillent de leurs mains puissent être fiers de ce qu’ils font.

L’avarice : Est-ce que la télévision, cela rapporte de l’argent ? 

Oui ! Plus que la restauration. C’est d’ailleurs un problème quand on arrête avec le décalage des impôts :p

L’envie : Quel autre chef aimeriez-vous être ?

Aucun, je suis bien comme je suis. Par contre j’ai beaucoup d’admiration pour Christian Constant qui m’a formé, qui a cru en moi et qui m’a tendu la main.

La colère : Qu’est ce qui vous met en rage ? 

Les gens malhonnêtes !

La luxure : Est-ce qu’être chef, cela amène un petit truc en plus vis à vis des femmes ?

Malheureusement oui. Et chef + la télé, c’est encore pire. Les gens vous prennent pour ce que vous n’êtes pas. Je suis cuisinier et je reste cuisinier mais je pense que l’on peut se brûler les ailes.

La paresse: Est ce que cela vous arrive de ne pas travailler ? 

Oui, heureusement. Je suis d’ailleurs capable de rester 24 heures sans rien faire dans un appartement. Ou alors je bouquine. J’ai la chance de lire beaucoup d’auteurs que je connais personnellement, mon restaurant étant à Saint Germain des Prés. J’ai parfois l’impression à travers leurs ouvrages de rentrer en eux. C’est une relation particulière.

La Gourmandise : Qu’est ce qu’il faut avoir goûté une fois au moins dans sa vie ?

Je ne pense pas qu’il y ait une chose. Je pense qu’il faut savoir apprécier avec la même émotion un oeuf mayonnaise ou du caviar. L’émotion n’est pas liée à l’argent, elle est liée au palais. C’est ça la gourmandise. J’ai autant d’émotion lorsque je déguste les carottes râpées de ma maman avec ail, persil, coriandre, huile d’olive et citron qu’avec un plat avec du caviar préparé par Eric Fréchon au Bristol.

Merci beaucoup. 

🙂