C’était le weekend dernier, en Belgique, au bord de la mer du Nord. Oui, je sais, la mer du Nord ne vous fait peut être pas autant rêver que l’île Maurice et pourtant, je peux vous dire que j’en ai pris plein les yeux. Les couleurs de l’eau oscillant entre le bleu turquoise et le gris foncé ainsi que les lumières d’un ciel tantôt menaçant tantôt ensoleillé étaient juste incroyables.
Je ne connaissais pas du tout cette côte et encore moins Oostduinkerke. Je dois vous avouer que je n’arrive même pas à prononcer le nom de cette petite ville Belge, située à environ 10 km de la frontière française. Et pourtant ici se pratique deux fois par semaine une activité inscrite sur la liste du Patrimoine culturel immatériel de l’humanité (PCI) de l’Unesco, la pêche aux crevettes à cheval. Cette pêche que l’on rencontrait naguère le long de toute la côte belge, ainsi que sur les plages de Hollande, du nord de la France et du Sud de l’Angleterre n’est plus pratiquée qu’ici, par 12 pêcheurs.
Ils s’appellent Johan, Bernard, Yoshi, Raymond, Eddy, Marius, Stefaan, Xavier, Dominique, Johan, Johan (oui 3 Johan) et Chris et sont donc les garants de cette tradition, les représentants des familles de pêcheurs, chacun ayant sa spécialité, de la réparation des filets au soin des chevaux.
C’est absolument magnifique à voir et si vous venez passer un weekend en Belgique, ne ratez pas ce moment tout à fait hors du temps. Il faut venir aux alentours de la marée basse, la pêche durant environ trois heures : une heure et demie avant et une heure et demie après la marée basse.
Les chevaux sont d’abord équipés de filets en forme d’entonnoirs, maintenus ouverts grâce à des planches en bois.
Une fois harnachés, ils s’enfoncent dans la mer du Nord, jusqu’au poitrail environ et avancent, parallèlement à la côte. Cette technique artisanale traditionnelle étroitement liée à la nature nécessite une bonne connaissance de la mer, une bande de sable adaptée et un degré élevé de confiance et de respect envers le cheval.
Mais comment les crevettes entrent-elles dans le filet vous demandez vous.
C’est une chaîne qui racle le sable et crée des ondes de choc. Grâce à cela, les crevettes bondissent et entrent dans le filet.
La force exceptionnelle des chevaux de trait brabançons est nécessaire à la traction de ces filets de 7 mètres sur 10.
Toutes les demi heures le pêche est interrompue.
Les chevaux reviennent à la plage, le filet est vidé et la prise triée.
Les crevettes sont alors versées dans des paniers, fixés sur les flancs des chevaux.
Une fois la pêche terminée, il est temps de rentrer.
Les crevettes, elles, spécialité de la région, seront cuites à l’eau douce et consommées de bien des façons, les plus courantes étant nature, tout simplement, ou en croquettes.
Pour plus d’informations sur cette région des Flandres, un site : Visit Flanders.
Enjoy !